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pierro-studio's avatar
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Le soir était opaque et la lune de jais.
Le calme était profond et l’abîme figé.
L’abysse s’étalait, comme une nappe immense,
Son flegme tenait lieu des flots, de leur démence.


Le vaisseau était là. Seul. Peut-être perdu.


Rien n’osait le troubler. Son gréement détendu
Ne trouvait pas de vent pour se montrer utile
Et languissait, ballant, piètre tissu futile.


La vue ne dépassait pas la coque de bois,
Qu’éclairaient faiblement des flambeaux aux abois.


Un homme rêvait seul, tout enveloppé d’ombre,
Les épaules baissées et le visage sombre.
Il semblait pétrifié dans quelque réflexion,
Ainsi qu’indifférent à la moindre passion.


Mais il leva les yeux, et vit, comme un mirage,
Un être déhanché à l’effronté corsage.


Il la reconnaissait, elle était de son bord,
La bohémienne qui, tout apparat dehors,
Venait pour l’approcher, contre toute espérance.


La lourde obscurité invoquait le silence,
Même elle nui n’avait plus d’égards qu’un tambour
N’osait lui adresser qu’un susurrement sourd :
« Capitaine, ô mon cher, si je puis me permettre...
» - Sharei, que me veux-tu ?, coupa la voix de maître.
» - Ne soyez pas si froid, quittez ce ton amer,
» Laissez monter en vous le calme de la mer... »


Leurs faces et leurs corps étaient tellement proches
Qu’ils devenaient presque la marée et la roche,
Et cette marée ne cessait de progresser,
Si bien qu’il répéta, d’un ton embarrassé :
« Sharei, que me veux-tu ? - Ne soyez pas timide,
» Je sais votre désir... laissez-moi, je vous guide... »


Ses mains flânaient déjà, bravant toute pudeur,
Desserrant ses habits, tel un mesquin farceur,
En quelques mouvements vifs et remplis d’adresse,
Mais toujours imitant une suave caresse.


« Sharei, cesse cela. Que dirait Farah si...
» - Elle n’en saura rien, oublie-donc ces soucis ! »


Lors, elle surplombait charnellement cet être
Qui, partout, la ferait acclamer et connaître.
Au fond de ses pensées, fière, elle proclamait :
« Je porterai du prince ! » Elle entendit : « Jamais ! »


Soudain, tout tournoya à ses yeux, dans son crâne,
L’être se dissipa, comme une fleur se fane,
Toute la grandeur de la vision s’effaça,
Et une piètre cabine la remplaça.


Alors, elle comprit, amère lassitude,
Qu’elle n’étreignait que sa froide solitude.


P.L.
Avant toute chose: Minecraft cake (Pixel art)  :iconamarna: (oui, je préfère le gâteau de portal, mais je ne l'ai pas trouvé)

Voilà, au moins, tu sauras que je suis heureux de fêter ta vieillesse (:p) avant que ton cœur ne nous lâche.
Oui, entre ton concours, ta lotterie et le reste, ce texte pourrait porter la coup de grâce...

Quant à l'image, elle n'est pas exactement adaptée, mais j'ai tellement ri en la redécouvrant que c'était plus fort que moi.

P.S: si tu survis à ton arrêt cardiaque et décides de ne pas m'étriper sur-le-champ pour préférer une vengeance en règles, choisis bien parmi mes persos, car il n'y en a pas beaucoup et, étant donné la proximité de l'univers, ça pourrait être assez sale...
© 2016 - 2024 pierro-studio
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K-naille's avatar
Aaaah, enfin quelqu'un qui supporte Sha/ruel! 

Je suis écroulée. C'est trop drôle.
Je pense que Sharei fait un rêve aviné et qu'elle va se réveiller avec une méchante migraine :D